Introduction dogmatique de la Risala d'ibn Abi Zayd en français
- abdennour
- 21 sept.
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Voici la traduction en langue française de l'introduction dogmatique de la Risala d'ibn Abi Zayd al Qayrawani :
Ce que les langues doivent prononcer
et les cœurs doivent croire, dans la religion.
Parmi cela, il y a d’avoir foi par le cœur et de formuler par la langue qu’Allah est un dieu unique, nul dieu si ce n’est Lui ; nul ne lui ressemble et nul ne lui est comparable. Il n’a ni enfant, ni père, ni compagne et ni associé. Il n’y a pas de commencement à son antériorité, ni de fin à sa postériorité.
On ne peut arriver à décrire la spécificité de ses attributs, ni englober par la réflexion ce qui le concerne. Ceux qui réfléchissent tirent leçon de ses signes et ne méditent pas sur la nature de son essence.
Ils ne peuvent embrasser de sa science que ce qu’il veut. Son Siège s’étend sur plus que les cieux et la terre dont la préservation n’est en rien pesante pour lui. Il est le Suprême, l’Immense, le Savant, le Très Informé, le Décideur, l’Omnipotent, l’Audient, le Clairvoyant, le Suprême, le Très Grand. Il est, par son essence, sur son Trône glorieux et par sa science, en tout lieu. Il a créé l’homme, sait ce que son âme lui suggère et se trouve plus près de lui que sa veine jugulaire.
Il n’est pas de feuille qui tombe dont il n’ait connaissance, ni de graine à l’intérieur des ténèbres de la terre, ni de pousse ni de végétal dur qui ne soient (consignés) dans un livre explicite. Il est sur le Trône et domine son royaume.
Il possède les noms les plus beaux et les attributs les plus sublimes et ne cesse d’avoir tous ses attributs et ses noms. Sa glorieuse transcendance s’oppose à ce que ses attributs soient créés ou à ce que ses noms soient contingents.
Il a parlé à Moïse par sa Parole qui est un attribut de son essence, non une création parmi sa création. Il s’est manifesté à la montagne qui devint un amas de poussière, du fait de sa majesté.
Le Coran est la parole de Dieu ; il n’est pas créé, car il serait périssable et n’est pas l’attribut d’une créature, car il serait éphémère.
Il y a aussi la foi en la prédestination du bien et du mal, de ce qui est agréable comme de ce qui est contrariant. Tout cela a été prédestiné par Dieu, notre Seigneur.
La disposition des choses est entre ses mains et leur survenance tient de sa décision.
Il a su toute chose avant son existence, laquelle se produit selon cette connaissance. Aucune parole ni aucune action n’émanent de ses créatures sans qu’il ne les ait décidées et que sa connaissance ne les ait précédées. Ne sait-il pas en effet ce qu’il a créé, alors qu’il est le Subtil et le Très Informé ?
Il égare qui il veut et l’abandonne ainsi, par son équité, dirige qui il veut et l’inspire ainsi vers la réussite, par sa faveur et son bienfait. Chacun est donc porté, par son aplanissement, vers ce qui a été prédéterminé en sa science et sa prédestination : soit la félicité soit la damnation. Sa glorieuse transcendance s’oppose à ce qu’il y ait dans son royaume ce qu’il ne veut pas ou que quiconque soit indépendant de lui ou crée quoi que ce soit. Lui seul a créé, qui est le seigneur des hommes et de leurs actes, qui prédétermine leurs mouvements et leur terme.
Il a envoyé pour eux des messagers, pour que l’argument soit irréfutable contre eux. Il a scellé le message, l’avertissement et la prophétie, par son prophète Mohammed et en a fait ainsi le dernier des messagers, annonciateur de la bonne nouvelle (pour les croyants), avertisseur du châtiment (pour les négateurs), prédicateur de la foi en Dieu, avec sa permission, et Flambeau lumineux.
Il a fait descendre sur lui son Livre doué de sagesse, a explicité par lui sa religion de droiture et a guidé par lui vers la juste voie.
Il faut aussi croire et dire que l’Heure va se produire, qu’il n’y a aucun doute sur celle-ci, que Dieu va ressusciter les morts ; ils redeviendront comme il les a créés la première fois.
Dieu multiplie les bonnes actions faites par ses adorateurs croyants, leur pardonne les péché majeurs, grâce à leur repentir, et pardonne les péchés mineurs par le délaissement des péchés majeurs. Quant à celui qui ne s’est point repenti de péchés majeurs, il le destine à sa volonté : Dieu ne pardonne pas que lui soit attribué un associé et pardonne à l’exception de cela à qui il veut.
Celui (parmi les musulmans) qu’il châtie par son enfer, il l’en fera sortir grâce à sa foi, par laquelle il l fera entrer à son paradis ; et certes, qui fait le poids d’un grain de poussière de bien le verra. Celui pour qui le Prophète intercédera, parmi ceux qui accomplissaient les péchés majeurs dans sa communauté, sortira de l’Enfer.
Dieu a créé le Paradis et l’as réservé comme demeure éternelle pour ses élus. Il les y honorera de la vision de sa noble Face. Du Paradis, il fit descendre Adam, son prophète et son khalife, sur sa terre, en vertu de ce qui était prédéterminé dans sa préscience. Il a créé l’Enfer et l’as réservé comme demeure éternelle pour qui a été incroyant à son égard, pour qui a réfuté ses signes, ses livres révélés et ses messagers ; il leur a interdit d’accéder à sa vision.
Dieu viendra, le jour de la Résurrection, ainsi que les anges en rangs, pour que les communautés soient présentées, jugées, condamnées ou récompensées.
Les balances seront posées pour la pesée des œuvres des hommes. Ainsi, ceux dont les balances pèseront seront les bienheureux. Les hommes recevront les registres de leurs actes : qui recevra son registre à sa droite, son compte sera très facile ; qui recevra son registre par derrière lui, subira la Fournaise (Sa’ïr).
Le pont Çirât (sur la Géhenne) est vérité. Les hommes le traverseront selon leurs œuvres. Ceux qui seront sauvés le seront à des degrés divers dans la vitesse de sa traversée, au-dessus de la Géhenne, alors que les autres seront précipités dans celle-ci, du fait de leurs œuvres.
Il faut croire aussi au Bassin Hawd du Messager de Dieu vers lequel sa communauté se dirigera. Celui qui en boira ne connaîtra point la soif, alors que ceux qui ont changé et ont été déloyaux (envers sa religion) en seront éloignés.
La foi consiste en parole par la langue, en conviction dans le cœur et en actions pratiquées par les membres.
Elle augmente par l’augmentation des bonnes œuvres et diminue par leur diminution ; de celles-ci dépendent donc cet accroissement ou cette diminution.
La parole exprimant la foi ne s’accomplit entièrement que par les actions, et il n’y a de parole et d’action qu’en fonction de l’intention. Enfin, nulle parole, action ou intention ne compte sans la conformité avec la sunna.
Nul, parmi ceux qui se dirigent vers la Qibla ne fait acte d’incroyance du fait d’un péché. Les martyrs sont en fait vivants, auprès de leur Seigneur, qui les pourvoit de bienfaits.
Les âmes des bienheureux demeurent dans la félicité jusqu’au jour où ils seront ressuscités. Quant aux âmes des damnés, elles restent tourmentées jusqu’au jour du Compte.
L’épreuve des croyants dans leurs tombes consiste à ce qu’ils soient interrogés (sur trois choses). Dieu affermit ceux qui ont cru, par la parole immuable, dans la vie du bas monde et dans l’au-delà.
Pour chaque personne, des anges gardiens sont assignés qui enregistrent ses actes, sachant que rien de cela n’échappe à la connaissance de leur Seigneur. L’ange de la mort saisit les âmes, avec la permission de son Seigneur.
La meilleure génération est celle qui a vu le Messager de Dieu et a cru en lui, puis celle qui a suivi, et ensuite celle qui succéda.
Les meilleurs Compagnons sont les Khalifes bien inspirés, dont l’ordre de mérite est ainsi : Abou Bakr, puis ‘Omar, ‘Othmân et ‘Ali.
On ne doit évoquer l’un quelconque des Compagnons du Prophète que de la meilleure façon et on doit s’abstenir de rappeler les dissensions survenues entre eux. Ils sont les hommes qui méritent le plus qu’on trouve pour eux la meilleure justification et qu’on pense d’eux tout le bien.
On dit obéir aux dirigeants des musulmans, qu’ils soient les responsables d l’autorité ou les oulémas. On doit être fidèles aux pieux prédécesseurs, suivre leur exemple et demander le pardon de Dieu pour eux. On doit aussi s’abstenir de la contradiction et de la polémique dans la religion et délaisser toute innovation contraire à celle-ci.
Que la bénédiction et le salut de Dieu maintes fois renouvelé soient sur notre maître Mohammad, son prophète, ainsi que sa Famille, ses épouses et ses descendants !


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